L'Economiste

Les coopératives féminines optent pour le GIE
 
· Ses atouts, réduction des coûts et facilité de crédit

· Démonstration, les 19 et 20 décembre à Rabat



UN monde d’étiquette, de package, de label... Voilà l’avenir des produits du terroir. Il y a aussi le regroupement des coopératives féminines en groupement d’intérêt économique (GIE). Loin d’être un réflexe sexiste, l’idée trace son chemin en vue de mieux pénétrer le marché, d’améliorer la gestion et de s’appuyer sur des compétences... Car les supermarchés locaux et l’export exigent à la fois la quantité et la qualité.
Au Nord, à Chefchaouen plus exactement, un GIE a déjà vu le jour. Il s’appelle Femmes du Rif et commercialise l’huile d’olive. Sa marque «Farida» a été «certifiée par Ecocerte et brigue le label Max Havellar de commerce équitable», affirme Hussein Mouaden, coordinateur du programme d’appui à l’entrepreneuriat féminin (PADEF). Celui-ci a été lancé par l’Association d’appui à la promotion de petite entreprise, qui est elle-même membre du fameux Remess, Réseau marocain d’économie sociale et solidaire.
Si l’on parle de «coopératives féminines», c’est que les femmes à travers les microcrédits, surtout paysannes et analphabètes, sont les principales productrices des produits du terroir. Un segment phare de l’économie solidaire.
La tâche est donc ardue. «Recourir à un marketing pointu dépasse les aptitudes des adhérentes», explique Patricia Dinar, conseillère en commercialisation auprès d’Oxfam-Québec. Elle a travaillé avec plusieurs femmes, toujours au sein des coopératives, pour la mise en valeur des produits.
Il n’y a pas que le packaging qui est à revoir. Améliorer la traçabilité de fabrication et les moyens de production s’impose. De ce point de vue là, le GIE est une aubaine. D’abord parce qu’il permet d’embaucher des profils pointus en gestion, marketing... Ensuite, les coopératives pourront prétendre à des crédits bancaires et faire face à de grosses commandes. Même le coût d’achat des matières premières peut être mieux négocié.
Par ailleurs, de grandes enseignes de la distribution, Marjane, Acima et Aswak Assalam, ont signé récemment une convention avec PlaNet Finance Maroc pour réserver des rayons appelés de commerce équitable. Il existe encore un manque de visibilité commerciale et médiatique sur les produits du terroir. Là aussi il faut dépasser le stade «d’opération temporaire». Faute de labellisation, certains intermédiaires en profitent même pour vendre des «produits du terroirs» sans qu’ils le soient. Le Padef a lancé, quant à lui, des «étagères solidaires» au sein des gîtes, voire des «boutiques solidaires».


Rendez-vous


LES initiatives de promotion se multiplient même si leur succès est timide. La dernière édition du Salon de «l’économie solidaire», tenue en juin dernier à Casablanca, a démontré qu’il reste beaucoup à faire (cf. www.leconomistre.com). Cette fois-ci, deux associations -Oxfam Québec et Amappe (Association d’appui à la promotion de petite entreprise)- et l’école Esig lancent, les 19 et 20 décembre à Rabat, avec une trentaine de coopératives féminines, un événement «solidaire». Une première. Car des femmes de la microentreprise vont présenter, dans les locaux de l’Esig à Souisi, leurs produits: miel «zekoum», confiture de cerises d’Aïn Leuh, produits cosmétiques... Et si l’envie d’un week-end à la montagne vous tente, des associations de tourisme rural seront de la partie.

Faiçal FAQUIHI

 

 

http://www.leconomiste.com/article.html?a=90057



15/12/2008
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